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Idées, courage, jeunesse
3 novembre 2012

Mascarade des rencontres citoyennes de la jeunesse à Champigny : acte II

Dans la soirée du mardi 30 octobre dernier a eu lieu à Champigny, salle Jean Monnet, un débat organisé par la mairie autour de la problématique de l’emploi de la jeunesse.

Lors de rencontres citoyennes de la jeunesse, on s’attend à voir…des jeunes.

Organisée en deux temps, la réunion n’a fait que mettre en lumière « les projets d’avenir » et les difficultés que peuvent rencontrer les jeunes Campinois dans la réalisation de leurs « rêves ». Un discours fort en idéologie, à l’image de l’action du gouvernement, loin de la réalité.

Dans un premier temps, un pseudo reportage audiovisuel présentait un ensemble de petites interviews de jeunes citoyens.

Dans un second temps, « un débat » réunissait une partie de l’équipe municipale – notamment : Christian Fautré (1er maire adjoint), Gilles Desseigne (5e adjoint), Bernard Lécuyer (7e adjoint) –,  des entrepreneurs et chefs d’entreprise, des parents d’élèves, des personnes du milieu associatif de la ville et, enfin, quelques « jeunes ». Car bien qu’en nombre dans le film introductif, les jeunes étaient malheureusement minoritaires dans la salle.

« Seuls les enfants de bourgeois peuvent réussir. »

Selon la mairie, « le réseau » (aussi communément appelé « piston ») faisant défaut aux jeunes banlieusards, est la cause de leurs difficultés à s’insérer dans le monde du travail. L’animateur du débat, renvoyant sans cesse les intervenants à ce vocable, a laissé s’installer dans la salle l’idée que seuls les fils et filles de « bourgeois », bénéficiant du réseau de leurs parents, peuvent trouver du travail. Aucune allusion au travail ou au mérite n’a été faite. Nous avons bien entendu ce discours. Oui, nous l’avons bien entendu. Mais avons-nous été nombreux à tendre l’oreille lorsque cette jeune femme, faisant part de son parcours personnel, en appelait à « l’acharnement », au  « volontarisme », à « la ténacité » ?  Non, personne ne l’a entendue. Pas un seul, et encore moins les élus de la majorité.

Le travail est à l’ouest, mais la conception même du Grand Paris est menacée.

« Le problème, dans la région, est qu’il n’y a pas de travail » précise un homme, qui ajoute : « En région Ile de France, on a mis les emplois à l’Ouest et les habitations à l’Est ». Compréhensible alors que certains se réjouissent du projet du Grand Paris initié par Nicolas Sarkozy, car « le métro permettra d’aller chercher le travail là où il se trouve ». Fallait-il intervenir en tant que militant de droite que le gouvernement, dans la loi de programmation budgétaire 2013-2015, a refusé de doter la SGP (société du Grand Paris) du milliard nécessaire à la construction du métro francilien de 200 km ?

La droite n’a pas le monopole du « piston ».

A quoi bon évoquer les doutes qui pèsent sur le Grand Paris lorsque l’équipe municipale nous donne l’impression d’assister à un vaudeville ? On parle d’un trop plein de logements à l’Est. On parle de l’installation de deux gares du Grand Paris à Champigny. On parle des tas d’emplois qui, de fait, vont être créés. Mais bizarrement, les nombreux pistons relatifs à la politique de logement de la ville, au-delà de la gêne occasionnée au sein de l’équipe municipale, ont été passés sous silence. Eludés encore un peu plus quand une jeune maman d’un enfant de deux mois et un homme sans domicile fixe font part de leurs difficultés à trouver un logement. La question reste toujours la même : quelle politique d’attribution aléatoire de logement est pratiquée par la ville ? comment expliquer que les plus en difficultés mais sans « réseau » ou « piston » communiste ne trouvent pas de quoi se loger ? Après l’intervention de ces deux personnes, une seule conclusion : l’animateur a enjoint la salle à conclure rapidement « le débat ». Les joues rouges sanguines de certains élus lui ayant probablement fait entrevoir les limites de la discussion. Et les quelques mots de l’élu Christian Fautré, au sujet du logement : « nous ne sommes pas directement responsables ». Alors, pour ces Campinois dont personne ne semble être reponsable, à nous de prendre des responsabilités. Agissons.

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